Rendre la culture possible partout, tout le temps, pour toutes et tous
L'édito d'Emmanuel Grégoire
Lundi 2 juin 2025

Paris est une ville qui crée, qui vibre, qui inspire. Elle le fait de jour comme de nuit, dans ses théâtres, dans ses établissements culturels comme dans ses clubs et ses salles de concert. Cette énergie, ce foisonnement culturel, ce sont les artistes, les collectifs, les associations, les technicien·nes et les lieux indépendants qui les font vivre. Ce sont eux qu'il faut soutenir, avec cohérence, avec constance, et pas à coups d'annonces ou d'effets de manche.
Depuis qu'elle est ministre de la Culture, Rachida Dati a multiplié les promesses sans affronter les réalités : coupes budgétaires à répétition, inquiétude croissante dans le monde de la création, silence sur les conditions de travail des artistes-auteur·ices, et une politique ambiguë sur la vie nocturne. Ce n'est pas ainsi qu'on défend la culture. Et certainement pas à Paris.
À l'inverse, la gauche parisienne porte depuis 2001 une politique culturelle audacieuse, populaire, accessible. Elle a ouvert les musées municipaux, protégé les lieux culturels indépendants, soutenu les acteurs de la nuit, fait une place à toutes les formes de création. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique et voulons la prolonger, l'approfondir, pour que la vie culturelle continue de se déployer dans tous les quartiers, au service de toutes et tous.
Nous voulons renforcer le soutien à la création indépendante, mieux accompagner les artistes dans leur parcours, et permettre à la culture de s'ancrer durablement dans nos quartiers. Cela implique d'agir sur les conditions de production, de diffusion et d'accès à la culture, en valorisant les initiatives locales, en soutenant les démarches collectives, en protégeant les lieux fragiles. Nous voulons défendre une culture populaire, joyeuse, vivante : celle qui fait battre le cœur des quartiers, qui rassemble autour d'un concert, d'une pièce de théâtre, d'un bal, d'une fête. La vie nocturne en fait pleinement partie : elle est une culture à part entière, une économie créative, un espace d'émancipation. Et nous voulons que cette culture soit réellement accessible à toutes et tous, dès le plus jeune âge, dans l'école, les bibliothèques, les équipements municipaux. Parce que la culture n'est pas un supplément d'âme, elle est un droit, une nécessité, un levier d'égalité.
Paris ne doit jamais devenir une vitrine aseptisée, une scène figée. Elle doit rester cette ville qui cherche, qui accueille, qui surprend. Une ville qui protège celles et ceux qui créent, une ville qui rend la culture possible partout, tout le temps, pour toutes et tous.