Créer un programme « psy-check » pour les jeunes à Paris

« Il n'y a pas de santé sans santé mentale », rappelle l'Organisation mondiale de la santé. Depuis 2018, celle des jeunes se dégrade, et ce encore plus gravement chez les jeunes femmes.

En effet, jamais autant de jeunes n'ont exprimé un mal-être.

Les dernières études sont sans appel : 55 % des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà été affectés par un problème de santé mentale. Un jeune sur quatre a le sentiment de ne pas en prendre suffisamment soin. Et parmi les lycéen·nes, 15 % présentent un risque important de dépression.

Les parents s'inquiètent, les enseignant·es l'observent, les médecins alertent. Nous devons passer à l'action. En tant que responsables politiques, nous avons le devoir de répondre à ces détresses, trop souvent tues. Aucune ne doit rester sans apaisement.

Les causes de cette dégradation sont plurielles. Les spécialistes savent que la crise du Covid-19 et les confinements répétés ont marqué durablement certain·es enfants et adolescent·es, aujourd'hui jeunes adultes. L'état du monde les préoccupe aussi légitimement : urgence climatique, conflits armés, incertitudes sur l'avenir… Le tout parfois accentué par une situation de (grande) précarité et accompagné d'usages numériques qui perpétuent une violence diffuse, constante.

Pour autant, le tabou qui pesait sur la santé mentale recule. Dire qu'on ne va pas bien n'est plus une honte. Mais malgré cette évolution, il reste encore difficile de franchir le pas, de consulter, de demander de l'aide.

La Ville de Paris propose déjà plusieurs réponses aux jeunes qui se sentent en difficulté psychologique ou à leurs parents, à travers consultations et permanences d'écoute gratuites. Nous devons aller plus loin, en proposant un programme simple, lisible, accessible à toutes et tous. Comme le fait l'Assurance maladie pour les suivis dentaires ou les campagnes de dépistages.

C'est en ce sens que je veux lancer un programme intitulé « psy-check ». La Ville écrira directement à chaque jeune Parisienne et Parisien pour lui proposer un bilan de santé mentale dans le lieu de son choix : un centre de santé municipal, une permanence d'écoute, dans le cabinet d'un·e psychologue…

Un « psy-check » qui ouvrira également le droit au financement de séances de suivi chez un·e psychologue pour celles et ceux qui le souhaitent.

Mon objectif est clair : que plus aucun·e jeune à Paris ne renonce à prendre soin de sa santé mentale. Au même titre que la santé physique, nous devons accompagner celles et ceux qui en ont le plus besoin.

Il est de notre devoir de le mettre au cœur du projet que nous voulons porter pour notre jeunesse.