Garantir une école universelle, mixte et de qualité pour Paris

L'édito d'Emmanuel Grégoire

Lundi 5 mai 2025

Garantir une école universelle, mixte et de qualité pour Paris

Chères amies, chers amis,

À la rentrée 2025, l'Académie de Paris prévoit la fermeture de 277 classes. Une mesure brutale qui fragilise encore un peu plus le service public d'éducation.

Cette politique, présentée comme une réponse à l'évolution démographique, masque une réalité bien plus préoccupante : une contre-réforme entreprise à bas bruit depuis quelques années qui affaiblit l'école publique au profit de l'enseignement privé. Au lieu de saisir l'opportunité offerte par la baisse du nombre d'élèves pour améliorer les conditions d'apprentissage et l'inclusivité de l'école en accueillant mieux les enfants porteurs de handicap, le gouvernement découpe et détruit ce qui fait le socle de notre nation.

La réunion publique Paris en grand organisée ce lundi 28 avril à la cantine de Belleville a été l'occasion d'esquisser de premières propositions car face à l'affaiblissement de l'école publique et à une mise en concurrence du service public avec le privé, nous devons réinventer ensemble l'école publique parisienne. Car si rien n'est fait par les pouvoirs publics, près d'un enfant parisien sur deux sera scolarisé dans l'enseignement privé d'ici dix ans. Il en résulterait un vrai séparatisme, une catastrophe sociale. Pour inverser la tendance, je propose que l'enseignement privé soit intégré à la carte scolaire.

Ce combat est celui de la mixité sociale et je serai particulièrement exigeant envers les établissements privés, d'abord en leur demandant de faire preuve de transparence et en défendant fermement les principes républicains : pas un euro d'argent public pour celles et ceux qui les bafouent.

Garantir une école publique de qualité de la maternelle au collège, c'est affirmer que l'éducation artistique et culturelle, l'apprentissage des langues, la sensibilisation au climat et l'éducation aux médias doivent être accessibles à toutes et tous, sans distinction d'origine sociale ou territoriale.

C'est pourquoi je propose de :

renforcer les dispositifs du projet éducatif territorial (PEDT) en particulier à destination des collégiens

mettre en place le programme un mois, une découverte afin que chaque petit·e Parisien·ne, quel que soit son arrondissement ou son quartier, puisse accéder au sein des écoles publiques de la Ville à une activité artistique et culturelle une fois par mois (théâtre, rencontre artistique, musée…) dans le cadre d'un grand plan en faveur du périscolaire.

Enfin, parce que l'école est le cœur battant de nos quartiers, nous continuerons à investir massivement dans nos infrastructures scolaires, à travers des mesures ambitieuses en termes de rénovation thermique, de multiplication des cours oasis ou encore pour la sécurisation renforcée aux abords des établissements.

Dans ce but je souhaite donner plus de marges de manœuvre aux maires d'arrondissement pour gérer les travaux du quotidien dans les écoles, et remettre en place les comptes rendus de mandat au niveau des arrondissements, en en dédiant un spécifiquement aux questions scolaires.

Paris est remarquable pour sa capacité d'être un précurseur des combats majeurs. Donnons-lui ce temps d'avance pour l'école publique, pour la justice sociale et pour l'émancipation par le savoir.

Amitiés, Emmanuel Grégoire