L'École publique est menacée à Paris !
Par Emmanuel Grégoire
Lundi 17 février 2025

Avec quelque 200 suppressions de classes annoncées par le rectorat de l'Académie de Paris, nous assistons à une véritable purge de notre École publique.
Si ces fermetures sont confirmées, elles représenteraient 20 % des suppressions au niveau national. C'est une décision injustifiable, qui va mécaniquement augmenter le nombre d'enfants par classe, obérer la qualité de l'enseignement et pénaliser lourdement les élèves et les enseignants. Alors que nous dénonçons déjà régulièrement les conditions d'enseignement qui se dégradent d'année en année avec des classes surchargées et des professeur·es non remplacé·es, cette nouvelle salve de suppressions de classes est un énième coup de massue porté par la droite à notre École publique.
Le rectorat, de son côté, reste arc-bouté sur une logique de ratios et demeure sourd aux réalités du terrain. Pourtant, les faits sont incontestables : 20 % des classes supprimées sont à Paris et 25 % des postes du premier degré supprimés à l'échelle nationale se trouvent dans notre Académie, alors que la baisse du nombre d'élèves correspond à environ 4 % de la baisse nationale des effectifs. C'est une véritable saignée et un sacrifice lourd à porter qui menace l'équilibre et la qualité de l'enseignement à Paris.
L'application par le ministère de cette approche purement comptable et financière menace durablement ce qui fait le fondement de notre École publique, et donc de notre contrat social : l'égalité des chances, l'accès à un enseignement de qualité et la promesse républicaine d'émancipation par l'école.
Ce traitement de notre École publique est d'autant plus incompréhensible qu'il est inégal puisqu'aucun effort n'est demandé aux écoles privées. Il n'y aura cette année aucune fermeture de classe à Paris dans les écoles privées, qui vont continuer à recevoir des financements publics. Pire encore : en surchargeant les classes, le gouvernement et ses représentants déstabilisent l'École publique et la rendent moins attractive, accélérant encore le départ de familles vers le privé ; en réalité, cette saignée est un cadeau fait à l'enseignement privé.
Face à ces décisions imposées sans concertation, nous devons être pleinement mobilisé·es aux côtés de la FCPE de Paris, de la communauté éducative et des parents d'élèves comme nous l'avons fait devant le rectorat en début de semaine dernière pour dénoncer le traitement profondément injuste que subissent les petites Parisiennes et les petits Parisiens.
Paris doit rester la ville de tous les possibles, une ville qui garantit l'égalité des chances, l'émancipation et l'épanouissement : cela doit commencer dès le plus jeune âge en protégeant et en renforçant notre École publique.Nous demeurons mobilisé·es, dans nos sections comme sur le terrain, pour empêcher la casse de l'École publique et offrir aux petit·es Parisien·nes les conditions de vie et d'éducation qu'elles et ils méritent.