Réforme de la loi PLM : rendez-vous dans l'hémicycle !

Par Emmanuel Grégoire

Lundi 7 avril 2025

Réforme de la loi PLM : rendez-vous dans l'hémicycle !

Alors que tant de politiques publiques nationales sont en souffrance, la droite macroniste, associée de manière troublante à la France Insoumise et au Rassemblement national, préfère s'attaquer au cœur démocratique de trois métropoles, dont notre capitale.

Ce lundi, l'Assemblée nationale examinait en séance une proposition de loi qui prétend réformer le mode d'élection de Paris, Lyon et Marseille. Derrière son apparence technique, il s'agit d'une véritable manipulation électorale, un bricolage précipité et dangereux pour notre démocratie locale.

Ce texte, porté avec une légèreté inquiétante par Sylvain Maillard, évitant soigneusement l'avis éclairé du Conseil d'État, fragilise les fondements de notre démocratie locale. Comment prétendre faire “revenir Paris dans le droit commun” tout en proposant l'instauration inédite en France d'une prime majoritaire de 25 % ? Cette proposition de loi est un scandale, et n'est pas à la hauteur de l'histoire particulière de Paris, fruit d'une longue lutte pour l'autonomie locale et contre l'autoritarisme étatique.

La force de Paris réside précisément dans cette territorialisation de l'action publique initiée par Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo. J'ai également œuvré personnellement pour porter la grande réforme de la proximité en 2021 afin d'allouer plus de moyens et de capacités d'action aux mairies d'arrondissement, devenues un maillon indispensable du lien quotidien avec les habitantes et habitants et de la réponse à leurs besoins concrets.

Ne nous trompons pas : derrière ce projet bâclé se dessine clairement le duel des prochaines municipales. Face à Rachida Dati et à une droite qui n'a jamais accepté ses défaites depuis plus de vingt ans, il nous faut défendre vigoureusement la proximité et le rôle essentiel des élues et élus d'arrondissement.

Nous sommes évidemment ouverts à un débat honnête et approfondi sur l'évolution du statut de Paris, sur la représentativité démocratique, sur les compétences métropolitaines essentielles au quotidien et à l'avenir de notre ville. Mais une proposition de loi aussi cruciale ne peut être discutée à huis clos, dans la précipitation d'un calendrier parlementaire chargé : elle doit faire l'objet d'une vraie concertation, dans une démarche de démocratie participative impliquant réellement les Parisiennes et les Parisiens.

Face à ce coup de force institutionnel, nous restons vigilants et déterminés. Refusons ensemble cette manipulation et défendons un (Grand) Paris démocratique, solide, et véritablement proche de ses habitants.